Blog - La bande à bonne'eau
Gestion privée de l'eau : à Toulouse, la mairie noie le poisson...
Libé - Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse — 4 juin 2020 |
Jouant sur les mots, la ville de Toulouse refuse de parler de «privatisation» au sujet des délégations de service public sur l'eau
Les partisans de la régie publique ont du mal à croire à ce miracle comptable. Quatre élus d’opposition ont même saisi le tribunal administratif. Ils soupçonnent une «manipulation» lors de l’étude comparative qui a conclu que la régie serait plus chère que l’offre des groupes privés. Comment un tel tour de passepasse est-il possible alors qu’une régie n’a pas d’actionnaires à rémunérer, demande en substance le collectif Ô Toulouse ? Si Veolia, même aiguillonnée par la concurrence de Suez, a pu baisser aussi fortement son tarif, c’est que le groupe devait pratiquer des marges importantes auparavant, grincent d’autres élus sceptiques. Calcul comptable De fait, Veolia avait déjà accepté de revoir son prix à la baisse. Pierre Cohen, alors maire socialiste de la ville rose, avait négocié une baisse du tarif de l’eau de 25 % en 2010, mais sans toucher à l’assainissement ni rompre prématurément le contrat, comme l’aurait souhaité le collectif Eau Secours. «On ne voulait pas être condamné à payer des indemnités à Veolia», explique Nicolas Tissot, ancien adjoint au maire socialiste. Un risque évalué entre 14 et 90 millions d’euros. Le Conseil d’Etat a confirmé en janvier dernier la condamnation définitive à plus de 2 millions d’indemnités de Toulouse Métropole pour la rupture anticipée, en 2010, du contrat qui liait la Lyonnaise des eaux à la commune de Saint-Orens-de-Gameville, une commune de l’est de l’agglomération qui était alors la seule à être dirigée par
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Gestion privée de l'eau : à Toulouse, la mairie noie le poisson...
Libé - Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse — 4 juin 2020 |
Jouant sur les mots, la ville de Toulouse refuse de parler de «privatisation» au sujet des délégations de service public sur l'eau
Les partisans de la régie publique ont du mal à croire à ce miracle comptable. Quatre élus d’opposition ont même saisi le tribunal administratif. Ils soupçonnent une «manipulation» lors de l’étude comparative qui a conclu que la régie serait plus chère que l’offre des groupes privés. Comment un tel tour de passepasse est-il possible alors qu’une régie n’a pas d’actionnaires à rémunérer, demande en substance le collectif Ô Toulouse ? Si Veolia, même aiguillonnée par la concurrence de Suez, a pu baisser aussi fortement son tarif, c’est que le groupe devait pratiquer des marges importantes auparavant, grincent d’autres élus sceptiques. Calcul comptable De fait, Veolia avait déjà accepté de revoir son prix à la baisse. Pierre Cohen, alors maire socialiste de la ville rose, avait négocié une baisse du tarif de l’eau de 25 % en 2010, mais sans toucher à l’assainissement ni rompre prématurément le contrat, comme l’aurait souhaité le collectif Eau Secours. «On ne voulait pas être condamné à payer des indemnités à Veolia», explique Nicolas Tissot, ancien adjoint au maire socialiste. Un risque évalué entre 14 et 90 millions d’euros. Le Conseil d’Etat a confirmé en janvier dernier la condamnation définitive à plus de 2 millions d’indemnités de Toulouse Métropole pour la rupture anticipée, en 2010, du contrat qui liait la Lyonnaise des eaux à la commune de Saint-Orens-de-Gameville, une commune de l’est de l’agglomération qui était alors la seule à être dirigée par
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