Le lavoir du hameau de Chavardet

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AQUAVAYRANA : Les chemins de l'eau

Le hameau de Chavardet et son lavoir.

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Eloigné de tout ruisseau, le hameau de Chavardet regroupe Chavardet-le-Bas et Chavardet-le-Haut situé 500 mètres plus haut. Comme presque tout hameau, ces deux lieux résultent, à l'origine, d’une ferme isolée qui s’agrandit un jour de bâtiments souvent contigus par souci d'économie et destinés à loger la famille des enfants perpétuant l’exploitation de la terre familiale.

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Le hameau de Chavardet-le-Bas :

A l'époque il n'y avait pas de route pour monter à Chavardet mais un seul chemin muletier venant de Roisey par La Rivory qui passait entre le lavoir et les deux bâtisses pour ensuite se diriger soit vers le collet de Doizieu, soit contourner le Pic des Trois Dents par le sud. Voir carte d’État-Major 1820-1866

 

La bâtisse initiale est une ancienne ferme relai de poste datant du XVe siècle dont l'étage servait à loger les gens de passage. Et le bâtiment situé au fond de la cour servait à ferrer les bêtes et effectuer toutes réparations de charronnerie (attelages) et ferronnerie/forge (outils, ...). Cet ancien relai possède classiquement de grandes ouvertures sous arches (de 24 mètre de larges) pour garer les charrettes et abriter les montures. La seconde habitation contigue au relai est une extension construite à l’époque pour héberger le fils de famille.

Chacune des deux maisons de Chavardet-Le-Bas (tout comme celle de Chavardet-le-Haut) possède son propre four à pain et c'était tout un art que d'allumer avec des genêts un four à pain pour qu'il atteigne la température souhaitée. Les fours à pain ne sont d'ailleurs pas accolés aux maisons car à l'époque, ce que l'on craignait le plus, c'était l'incendie. En effet, le temps que les pompiers arrivent à Chavardet, le tout aurait brûlé. Surtout que les moyens de secours montaient sans eau dans les fermes d'altitude et se débrouillaient avec l'eau qu'ils trouvaient sur place. C’est pourquoi ces fermes isolées prenaient alors une "Assurance Incendie" dont on peut voir la plaque clouée sur le linteau de bois du portail en face du lavoir : "Cie du Soleil". D’autres plaques d'Assurance Incendie "L'Abeille" se remarquent aux hameaux de Sagnemorte et de Pataud.

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Le lavoir :

L'âge d'or des lavoirs débute au début du XIXe siècle et prend fin au milieu du XXe avec l'apparition des machines à laver mécanique puis électriques et surtout l’eau courante à domicile dans les années 1950.

L'essor de l'industrialisation, les épidémies, la pollution entraînent le développement de l'hygiénisme. La loi du 8 février 1851 accorde alors un crédit spécial pour subventionner la construction de lavoirs couverts, facilitant ainsi le travail des laveuses. Nombre de communes se sont alors équipées de lavoirs proprement dits; ils étaient publics ou privés, gratuits ou payants. Les lavoirs privés pouvaient également être utilisés par les voisins moyennant redevance. Les femmes y venaient soit à titre personnel, soit en tant que laveuses professionnelles ou lavandières comme ce fut les cas dans notre hameau.

Mais les hameaux en tant que tels, ne s'équipèrent de lavoirs en ciment qu'à partir du début XXème siècle. Auparavant la lessive se pratiquait sur une planche ou une pierre plate au bord d'un cours d'eau.

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La grande lessive ou buée des lavandières :

 La lessive était exclusivement l'affaire des femmes. Vu l'importance et la pénibilité de la besogne, on ne faisait la lessive ou « buée » que 2 fois/an. Même si progressivement, on est passé à une lessive mensuelle puis hebdomadaire. Elle se faisait sur 3 jours :

- Le 1er jour (ou Purgatoire du linge) le linge était mis à tremper dans un grand baquet d’eau froide ou cuvier en bois devenu ensuite une lessiveuse en métal.

- Le 2e jour (ou Enfer), une toile était tendue au-dessus du baquet, on y déposait une épaisse couche de cendre sur laquelle on versait de l'eau bouillante, (opération dite du « coulage ». Cela permettait de faire passer le carbonate de potasse qui est un bon agent nettoyant. Cette opération était répétée plusieurs fois dans la ..."buanderie".

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- Le 3e jour (ou Paradis), avait lieu le battage et rinçage, qui avait besoin de beaucoup d'eau claire. Ils se pratiquaient donc au lavoir. Les laveuses étaient agenouillées dans un garde-genoux, sorte de caisse en bois remplie de paille ou de tissus. Le plan incliné en ciment du lavoir ou bien la pierre plate inclinée permettaient de brosser et de battre le linge. Il était ensuite essoré à la main et mis à sécher sur l’herbe ou sur des barres de bois à proximité.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la femme lavait le linge à la cendre. La lessive n'existait pas encore. Au début du XXe siècle sont employées les premières poudres à lever, les cristaux de soude, les boules bleues, le savon. Les détergents de synthèse ne feront leur apparition que bien plus tard en 1952.

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Toutes ces tâches étaient très pénibles physiquement. Toutes les articulations étaient sollicitées, de surcroît dans une ambiance humide, ce qui faisait le lit de l'arthrose, des problèmes de genoux, etc.., Mais le fait de se retrouver à plusieurs au lavoir, permettait de se soutenir, d'échanger, et les langues allaient bon train. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, les laveuses chantaient et avaient pour cela un répertoire particulier des chansons de lavandières : 

https://youtu.be/30NMJkOLhHw?t=3