La Source du Véranne
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AQUA VAYRANA : Les chemins de l'eau.
La Source de la fontaine de Véranne.
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Vous voyez ici la porte d'un puits qui est alimenté par une source jaillissant dans la cave de la maison. Cette source alimentait également un bassin tampon installé dans la propriété de l'autre côté du chemin. De là par une conduite en plomb, l'eau de source passait directement sous les maisons jusqu'à la fontaine créée en 1893 sur la place de la mairie (voir le panneau installé à la fontaine).
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En 1992, bien des années plus tard, l'épisode de la « queue de renard » bouchant l'alimentation du bassin tampon (cet amas de racines entrelacées mesurait plus de 2 mètres!) est relaté par Mr Hubert Dumas, alors 2ème Adjoint, dans le Bulletin municipal n°5. Il y déclare également : « D'autres recherches nous ont permis de déterminer l'emplacement exact de cette source dont plus personne ne se souvenait ». Heureusement de nos jours, les SIG systèmes d'Information Géographique et logiciels de modélisation 2D/3D, et la Traçabilité ont remplacé une mémoire orale qui se perd vite d'une génération à l'autre.
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En 1996, à l'occasion des travaux de rénovation de la place du bourg, la canalisation de la Fontaine est remplacée et déplacée. Dans le BM n°10, J.Y. Rivory, Délégué à la voirie, écrit : « A noter, nous avons profité de l'ouverture de tranchée rue de la Fontaine pour effectuer le remplacement du tuyau amenant l'eau de la source de la Fontaine dans le lavoir sur la place. L'ancienne canalisation était très ancienne et passait dans des terrains privés et sous les habitations, aujourd'hui elle est raccordée directement à la source et suit le chemin communal, le petit réservoir a ainsi pu être supprimé. » On s'apercevra plus tard que ce bassin-tampon installé par nos anciens jouait en fait un rôle prépondérant pour la régularité de l'alimentation de la fontaine. Encore un savoir-faire perdu ou non respecté en 1996, mais qui de nos jours serait rattrapé par l'utilisation d'un logiciel de simulation ou d'un jumeau numérique.
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Plus grave est le différent né en 2006 lorsque la fontaine arrête complètement de couler, les employés municipaux en ayant assez de la réamorcer sans cesse à cause des déformations du tuyau « plymouth » installé lors des travaux de réfection de la rue de la Fontaine. Dans un premier temps, le Maire nous assure lors de l'entrevue du 30 octobre 2007 que le problème, sera rapidement résolu, dans le cadre du réaménagement du lavoir.
Promesse qui ne sera pas tenue puisque nous apprenons le 17 mars 2009, par un compte-rendu de Conseil Municipal paru dans la presse, que « la fontaine ne coulera plus ». Fort mécontents, nous décidons alors de lancer une grande enquête communale pour demander si les Vérannaires sont d'accord avec « une dépense communale afin de réhabiliter notre Fontaine du Bourg ».
En 2011, parallèlement à la poursuite de notre enquête, nous entreprenons des recherches aux archives départementales et enquêtons aussi sur le terrain pour trouver des possibilités de redonner vie à cette fontaine.
En 2016, dans le cadre du réaménagement de la place, la fontaine coule de nouveau mais sans son eau de source originelle. C'est en récupérant les eaux de pluie des toits de la mairie, alors stockées dans un réservoir situé sous le perron, qu'un circuit fermé alimente notre fontaine elle-même « modernisée » en aluminium, ainsi que les toilettes publiques.
Mais souvent verdâtre cette eau de pluie, certes recyclée, nous fait malgré tout regretter notre belle eau de source d'antan...
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Conclusion :
De 1885 à aujourd'hui en 2025, l'eau a gardé son statut: elle est indispensable à toute vie sur Terre. Du fait des évolutions technologiques, sa prospection, sa captation, sa gestion, sa distribution, ses utilisations ont grandement évolué. D'une époque où il fallait se déplacer pour se la procurer, nous sommes passés à une période d'abondance avec l'eau à notre robinet.
Puis notre environnement a changé avec un réchauffement climatique préoccupant. Les mêmes sources ne permettent plus d'alimenter en 2025 que 30% des besoins de nos villages du Pilat. Les autres 70% étant issus d'un Rhône qui, lui aussi, voit son niveau baisser et ses glaciers fondre à vue d'oeil.
Sans doute notre lavoir de Pélussin aimerait-il reposer en paix avec son eau de source originelle. Qu'importe qu'il n'ait plus aucune utilité sinon de mémoire! Qu'importe s'il ne ressemble plus à celui d'origine! Qu'importe que sa source se tarisse bientôt! Qu'importe que sa réhabilitation demande un argent que les communes n'ont plus pour assurer leurs besoins !
Laissons le rêver avec nous...
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